Le parcours chronologique

Le parcours des écoles

Le parcours des genres

Le genre religieux

Les portraits

Les natures mortes

L'absence quasi-totale des paysages

L'influence italienne souterraine

 

Les portraits

La souveraineté du genre religieux concède pourtant toute son autonomie au genre du « portrait » qui acquiert une présence d'une force extraordinaire.

Panorama

Une chaîne d'or invisible semble mener du Portrait d'un inconnu, du Greco, si vivant dans son anonymat, aux moines tellement chargés d'humanité familière et rassurante de Claudio Coello et de Juan Rizi ; le Platon même de Ribera palpite d'une vie qui a résisté à la fréquentation des mystères du monde et l'architecte de J. de Pareja nous interpelle avec une insistance qui a assimilé l'exemple de son maître Velázquez avec une aisance qui dépasse toute idée d'imitation.

Le petit monde de chaque portrait

Chacun des portraits entraîne un petit monde dans son orbite : la cour du Philippe III de Pantoja de la Cruz, avec ses défroques de chevalerie, n'est pas la même que celle de l'éblouissante Infante Marguerite de Velázquez ; et celle-ci n'entoure plus de ses fastes le Charles II de Carreño de Miranda, qui semble porter, songeur, le deuil de la suprématie perdue.

L’être humain, créature de Dieu

Mais on croit reconnaître sur tous ces visages le regard chargé d'attention scrupuleuse que les peintres ont longuement jeté sur eux, comme s'ils avaient relu, avant de se mettre devant leur chevalet, les pages où Pacheco recommande à ses confrères de considérer chaque être humain avant tout comme une créature de Dieu, dont l'aspect physique mérite le respect et l'amour qui sont dus à toutes les manifestations de l'œuvre divine. C'est pourquoi les bouffons, comme le Bazan de Carreño de Miranda ou l'Anglais, de l'inconnu proche de Velazquez, sont revêtus de la même dignité et ont droit à la même vérité que le roi Philippe IV. Le portrait lui aussi s'épanouit dans l'espace du religieux.