La démocratie

À partir de 1985, avec le rétablissement du régime démocratique, on a commencé à matérialiser des propositions caractérisées par leur attitude critique à l’égard des principes du mouvement moderne. À l’échelle de la ville, on abandonne la planification globale au projet d’une planification par étapes. On revalorise l’urbanité de la ville dans son tracé traditionnel, en l’opposant à l’anonymat et au manque de sens des grands ensembles d’habitations. La volonté de rétablir les liens avec le passé s’est manifestée par des actions de réhabilitation urbaine, en particulier dans le noyau ancien ; par le recyclage du patrimoine construit ; par la récupération, au profit des habitants, des espaces publics traditionnels ; par le recours à des typologies et à des formes architectoniques héritées du passé. En même temps, avec la mise en œuvre de politiques économiques qui eurent des conséquences directes sur les lois du marché immobilier et sur l’apparition de nouvelles habitudes de consommation, la structure urbaine de Montevideo s’est transformée avec le développement de nouveaux ensembles liés au programme des centres commerciaux. Ces ensembles sont marqués par des édifices conçus comme des jalons architecturaux de grande échelle, dont la hauteur a modifié le profil de la cité qui, pendant des décennies, n’avait pas changé.

En dépit de ces doses de globalisation culturelle et édilitaire, Montevideo maintient encore une identité architecturale et urbaine qui s’est construite en trois siècles.

Alicia Torres Corral